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Les symptômes d’une crise cardiaque: y a-t-il des différences entre les femmes et les hommes?

Fabian Ruch
Fabian Ruch
La victime typique d’infarctus? Un homme plutôt âgé, légèrement en surpoids...le tableau habituel. Cela n'est toutefois pas si simple. Les femmes ont un risque plus élevé que beaucoup ne le pensent. Ce qui est déterminant, c'est notre comportement en situation d'urgence.

La crise cardiaque et ses conséquences engendrent environ 30% des décès, ce qui en fait la première cause de mortalité.

 

Bon à savoir: tous les dépôts et toutes les calcifications dans les vaisseaux du cœur ne conduisent pas nécessairement à un infarctus. Il existe des signes avant-coureurs, par exemple une pression sur la poitrine, qui doivent impérativement être pris au sérieux. Ainsi, la zone obstruée peut être dilatée à l’aide d’un cathéter cardiaque ou d’un ballonnet et des stents peuvent être insérés afin de renforcer le fonctionnement du cœur.

 

Tout cela n’est que de la théorie. 

 

La pratique est souvent toute autre. Malheureusement, de nombreuses personnes se rendent trop tard à l'hôpital, bien qu’elles ressentent certains symptômes d'une crise cardiaque comme une pression oppressante dans la région du cœur. Les séquelles d’un infarctus peuvent être considérables et la qualité de vie peut en être gravement impactée. 

Les femmes sont plus à risque que ce que l'on pense souvent

«La situation n'est de loin pas idéale quand le cœur perd une partie de ses capacités», confirme Julia Stehli, médecin-cheffe de la clinique de cardiologie de l'hôpital universitaire de Zurich. Elle est experte dans son domaine: elle a étudié et mené des recherches à Zurich, aux États-Unis, en Australie et en Angleterre. 

 

Au cours de ses années de recherche, elle s’est concentrée sur la différence entre les sexes en ce qui concerne les maladies cardiaques. 

 

Julia Stehli explique: «Les femmes ont un risque beaucoup plus élevé de faire une crise cardiaque que ce que l'on pense souvent.»

 

On se représente généralement la victime typique d’infarctus comme un homme légèrement en surpoids d’une soixantaine d'années. Cependant, puisque la population vieillit, les femmes sont également de plus en plus touchées, car elles présentent un risque accru environ 10 ans plus tard que les hommes. Tant que l'œstrogène, l’hormone féminine impliquée dans la régulation du cycle, est produite, les femmes sont plutôt bien protégées. Toutefois, la protection des femmes de plus de 55 ans est bien moindre. 

Les femmes présentent les mêmes facteurs de risque et souvent des symptômes supplémentaires

En principe, les facteurs de risque suivants sont ceux qui favorisent le plus les crises cardiaques:

 

  • le tabagisme

  • le surpoids

  • un taux de cholestérol élevé

  • le diabète

  • une pression artérielle élevée

  • un âge avancé

Il est intéressant de noter que, selon Julia Stehli, ces risques sont nettement plus importants chez les femmes. À l’exception du surpoids, parce que la graisse abdominale dangereuse est souvent plus prononcée chez les hommes. De plus, les symptômes peuvent différer chez les femmes. 

L’habituelle pression étendue au niveau de la poitrine est également très souvent ressentie par les femmes. Par ailleurs, des nausées, une détresse respiratoire, des vertiges et des palpitations s’y ajoutent souvent, et les douleurs au bras, à la mâchoire et aux omoplates sont plus vives. Parfois, les femmes doivent également vomir.

Puisque de tels symptômes peuvent également survenir dans la vie quotidienne et que l’on a moins conscience du risque d’infarctus chez les femmes, il faut souvent plus de temps pour identifier une crise cardiaque chez une femme. 

 

Attendre est pourtant délicat, car chaque seconde compte. 

Quels autres facteurs de risque peuvent favoriser l’infarctus?

Il existe des facteurs de risque spécifiques aux femmes, par exemple le diabète gestationnel ou l'hypertension pendant la grossesse. D’autres facteurs ne suffisent pas à engendrer une crise cardiaque, mais il vaut la peine de les mentionner. Les troubles alimentaires, qui affectent davantage les femmes, peuvent causer un dérèglement menstruel, qui entraîne à son tour une réduction de la densité osseuse et de l'ostéoporose. Tout cela combiné à de l'activité physique peut engendrer des fractures de stress.

À l’inverse, les problèmes de cœur congénitaux sont plus fréquents chez les hommes. C'est pourquoi les jeunes hommes sont plus souvent victimes d'une mort subite cardiaque. Cela est également dû au fait que les hommes exercent plus de sports de performance, se surestiment généralement davantage que les femmes et consomment plus de cocaïne, ce qui peut conduire à un infarctus même à un jeune âge. 

 

À partir de 70 ans, les sexes sont égaux face au risque de crise cardiaque. 

Prévention, identification des symptômes et réaction adéquate

Un mode de vie sain est déjà un bon moyen de limiter le risque d'infarctus. Si celui-ci devait tout de même se déclencher, chaque minute compte. Plus le traitement est rapide, plus les chances de survie sont grandes et moins le cœur ne garde de séquelles.

Comment réagir face à une crise cardiaque ?

  • Sécuriser la zone si, par exemple, il y a du trafic à proximité. 
  • Appeler immédiatement le numéro d'urgence 144.
  • Placer la personne touchée sur une surface dure ou au sol.
  • Pratiquer un massage cardiaque jusqu’à l’arrivée du personnel médical ou la mise à disposition d'un défibrillateur. N’ayez pas peur d’utiliser un défibrillateur: il vous indique toutes les étapes. À propos: des cartes indiquent leurs emplacements. Voici par exemple la carte de défibrillateurs bernoise

 

Il est bon de suivre régulièrement un cours de premiers secours pour se rafraîchir la mémoire. 

 

Autre conseil souvent sous-estimé et ignoré: se soumettre à un contrôle régulier du cœur à partir de 40 ans environ pour les hommes et 50 ans pour les femmes. Un contrôle cardiaque prend un peu plus d'une demi-heure et inclut des recommandations d’actions pour minimiser le risque de maladies cardiovasculaires. Les contrôles cardiaques se font dans les pharmacies. Les adresses se trouvent ici.

 

Les personnes dont un membre de la famille a été victime d’une crise cardiaque ou d’une mort subite cardiaque à un jeune âge devraient commencer les contrôles plus tôt. La Fondation suisse de Cardiologie fournit des informations sur les maladies cardiovasculaires et propose divers tests, notamment pour mesurer la pression artérielle ou les valeurs sanguines. 

 

>> Tests de la Fondation suisse de Cardiologie: https://swissheart.ch/fr/comment-rester-en-bonne-sante/tests

 

En connaissant ses valeurs, on peut les influencer positivement avec un mode de vie sain. Il est par conséquent recommandé de déterminer rapidement sa pression artérielle, son taux de cholestérol et son taux de sucre dans le sang. 

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